La vie en Gris
23h50, il est tard pour mes ptits yeux, et j'ai encore la vaisselle de la journée à faire. Donc je fais pas un gros article long à préparer, juste un coup de gueule /
/ coup de coeur du soir.
Coup de coeur pour Flore m'a montré le film Control réalisé par le photographe Anton Corbijn, qui raconte la vie de Ian Curtis, leader du groupe Joy Division.
Jamais entendu parler ? C'est pourtant le nom que portaient les bordels nazis.
En voyant le film et sa lumière, j'ai été frappé par un sentiment de joie intense. J'étais heureux de découvrir ce qu'il est possible de faire avec la lumière. La façon dont Anton Corbijn la modèle, sa manière de façonner le visage des personnages m'a fasciné. Il me semble que la lumière, bien utilisée, a ce pouvoir de te faire entrer dans le film en rendant les images proches, fourmillantes de détails, généreuse d'ombres et de textures. Je pense qu'une telle image peut rendre le spéctateur attentif à tout le reste du film, et donc à l'essentiel (l'histoire), à condition de ne pas trop rester fixé sur cette lumière. Ca a été mon problème en voyant Control : difficile de se détacher de la lumière du film alors que je m'occupe de celle du film de Jean-Thomas "Equilibre", et qu'étant presque néophyte j'ai besoin d'en voir, d'en avoir, d'en savoir.
Retour à Control, c'est à son visionnage que j'ai ressenti le besoin de m'insurger. M'insurger contre les odieuses utilisations qui sont faites du Noir et Blanc, par exemple dans des films amateurs de gens pas très sûrs d'eux qui cherchent à se crédibiliser en mettant un filtre N&B au montage. C'est retro ! C'est artistique ! C'est... Cinématographique !
C'est surtout prendre le taureau par le mauvais bout : un film qu'on trouvera "artistique" résulte de recherches visuelles qui ont pour aspect l'usage du N&B : ce n'est pas la cause de sa dimension artistique, et celui qui rajoute ce filtre N&B n'aura un résultat que superficiellement artistique, auquel il manquera l'essentiel des qualités visuelles.
Je ne connais pas tous les usages du N&B, mais on l'utilise par exemple pour pouvoir ce concentrer sur les lumières avant de se coltiner les problèmes de couleurs. Exemple tout con : tourner en N&B permet de mélanger la lumière du jour (couleur froide) et un spot (couleur chaude), alors qu'en couleur on obtient des lumières bleues et oranges sur l'image, et c'est moche. C'est pour ça que dans beaucoup de cas, contrairement à ce qu'on entend, je trouve que la couleur est une étape supérieure au N&B, une étape plus complexe. La confusion vient du fait que le mode automatique est en couleur, et que le simple choix du N&B suppose une démarche artistique, même aussi minimale que celle de "faire beau". Du coup, dans l'amas de vidéos de vacances amateures, celles en N&B sont le dessus du panier simplement parce que le filmeur s'est posé une question, et que la couleur n'est jamais perçue comme un choix délibéré (et si on voyait en noir et blanc ce serait l'inverse).
Ca c'était ma gueulante contre le Noir et Blanc artistique de pacotille.
Sauf que dans Control, ça change.
Les images de Control sont incroyables, mais quel est la place du Noir & Blanc
dans ce succès ?
Que serait le film, en couleurs ?
Et surtout, quelle en serait notre perception ?
Car très certainement, le Noir & Blanc m'a poussé a observer la lumière, il a mis en évidence la beauté des nuances lumineuses. Mais dans Control ça ne fait pas tout, et je lance cette idée dans l'espace comme une ampoule sans son fil : il y a une beauté qu'on ne sait pas nommer dans ce film, quelque part dans l'alliance du N&B, du travail des lumières et de l'esprit du créateur.
/ coup de coeur du soir.
Coup de coeur pour Flore m'a montré le film Control réalisé par le photographe Anton Corbijn, qui raconte la vie de Ian Curtis, leader du groupe Joy Division.
Jamais entendu parler ? C'est pourtant le nom que portaient les bordels nazis.
En voyant le film et sa lumière, j'ai été frappé par un sentiment de joie intense. J'étais heureux de découvrir ce qu'il est possible de faire avec la lumière. La façon dont Anton Corbijn la modèle, sa manière de façonner le visage des personnages m'a fasciné. Il me semble que la lumière, bien utilisée, a ce pouvoir de te faire entrer dans le film en rendant les images proches, fourmillantes de détails, généreuse d'ombres et de textures. Je pense qu'une telle image peut rendre le spéctateur attentif à tout le reste du film, et donc à l'essentiel (l'histoire), à condition de ne pas trop rester fixé sur cette lumière. Ca a été mon problème en voyant Control : difficile de se détacher de la lumière du film alors que je m'occupe de celle du film de Jean-Thomas "Equilibre", et qu'étant presque néophyte j'ai besoin d'en voir, d'en avoir, d'en savoir.
Retour à Control, c'est à son visionnage que j'ai ressenti le besoin de m'insurger. M'insurger contre les odieuses utilisations qui sont faites du Noir et Blanc, par exemple dans des films amateurs de gens pas très sûrs d'eux qui cherchent à se crédibiliser en mettant un filtre N&B au montage. C'est retro ! C'est artistique ! C'est... Cinématographique !
C'est surtout prendre le taureau par le mauvais bout : un film qu'on trouvera "artistique" résulte de recherches visuelles qui ont pour aspect l'usage du N&B : ce n'est pas la cause de sa dimension artistique, et celui qui rajoute ce filtre N&B n'aura un résultat que superficiellement artistique, auquel il manquera l'essentiel des qualités visuelles.
Je ne connais pas tous les usages du N&B, mais on l'utilise par exemple pour pouvoir ce concentrer sur les lumières avant de se coltiner les problèmes de couleurs. Exemple tout con : tourner en N&B permet de mélanger la lumière du jour (couleur froide) et un spot (couleur chaude), alors qu'en couleur on obtient des lumières bleues et oranges sur l'image, et c'est moche. C'est pour ça que dans beaucoup de cas, contrairement à ce qu'on entend, je trouve que la couleur est une étape supérieure au N&B, une étape plus complexe. La confusion vient du fait que le mode automatique est en couleur, et que le simple choix du N&B suppose une démarche artistique, même aussi minimale que celle de "faire beau". Du coup, dans l'amas de vidéos de vacances amateures, celles en N&B sont le dessus du panier simplement parce que le filmeur s'est posé une question, et que la couleur n'est jamais perçue comme un choix délibéré (et si on voyait en noir et blanc ce serait l'inverse).
Ca c'était ma gueulante contre le Noir et Blanc artistique de pacotille.
Sauf que dans Control, ça change.
Les images de Control sont incroyables, mais quel est la place du Noir & Blanc
dans ce succès ?
Que serait le film, en couleurs ?
Et surtout, quelle en serait notre perception ?
Car très certainement, le Noir & Blanc m'a poussé a observer la lumière, il a mis en évidence la beauté des nuances lumineuses. Mais dans Control ça ne fait pas tout, et je lance cette idée dans l'espace comme une ampoule sans son fil : il y a une beauté qu'on ne sait pas nommer dans ce film, quelque part dans l'alliance du N&B, du travail des lumières et de l'esprit du créateur.
Et encore mieux qu'artistique ou cinématographique,
moi jtrouve ça carrément mystique.
moi jtrouve ça carrément mystique.